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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 14:46

Copie-de-cep-de-vigne-chemin-Boulelongue.JPG

Photo : Cep de vigne - Chemin de la Boulelongue à Tarascon.

 Le vin est une longue et belle histoire, car depuis la nuit des temps, on cultive la vigne, et on boit du vin. La vigne sauvage (Vitis silvestris) a sans doute été consommée par l'homme dès le paléolithique. Le vin c'est le savoir des hommes et des femmes, le produit de leur travail à travers la viticulture, la vendange et la vinification.

Si l'origine de la vigne cultivée (Vitis vinifera ou espèce européenne) est plus obscure, le vignoble ariégeois est très ancien, et a tenu une place importante dans l’histoire de l’Ariège. Il s’étendait de la Vallée de la Lèze, en passant par la Vallée de l’Ariège vers la Vallée du Douctouyre, aussi, Le bassin de Tarascon, plus abrité que celui de Foix, offre à la vigne, avec ses terrasses alluviales et les flancs de ses chaînes calcaires un site également favorable.

 

Les plus anciens vignobles ariégeois (appaméens et varilhois) datent des siècles antérieurs à l’an 1000.

Le document le plus ancien, conservé aux Archives Départementales de l’Ariège, est un acte de vente d'une vigne à Queille (près de Mirepoix) en 971, le texte est écrit en latin sur parchemin.

 

Michel Chevalier précise que la présence de la vigne est attesté dans les textes anciens depuis au moins le XIIIème siècle et apparaît comme une marque de la colonisation agricole des Pyrénées par le monde aquitain. Les Pyrénées Ariégeoises n’ont possédé de cépage indigènes ; elles ont dû les emprunter, comme la culture même de la vigne, à leur environnement aquitain ou méditerranéen. Daniel Faucher parlait lui d’une « agriculture d’imitation ».

  

La précocité de la pénétration viticole dans les vallées montagnardes est, elle aussi indiscutable. La culture de la vigne est mentionnée haute Ariège à Tarascon au moins depuis 1209, à Foix en 1216, à Caraybat en 1246,  dans le Lordadais vers 1267, en 1550 à Unac, en 1682 à Ax à l’extrémité amont du Val d’Ariège.

 

Malgré le recul général de la vigne depuis 1789, du fait de l’ouverture des routes qui permettent l’arrivée à bas prix des vins du Bas Languedoc, l’essais sur la statistique du département de l’Ariège par Pierre Dardenne entre 1802-1805, nous apprend que les vignes et les hautains occupent environs le dixième des terres cultivables du département.

L’enquête agricole de 1829, concernant l’évolution de la viticulture en Ariège, révéla une forte concentration de vignes dans les cantons du Mas d’Azil, du Fossat, de Varilhes, de Pamiers, de Saverdun et de Mirepoix.

 

Toutefois, la présence de vignes jusqu’à 800-900 mètres d’altitude témoigne de l’attrait très fort pour cette culture, souvent qualifié de culture secondaire dans les statistiques officielles.

 

Vignoble et vie urbaine

 

La vigne fait donc partie de façon immémoriale du paysage rural des Pyrénées Ariégeoises.

La répartition de la vigne dans les Pyrénées Ariégeoises ne s’explique cependant pas uniquement par les aptitudes des terrains. La vigne est, pour une grande part, une culture urbaine.  Ces vignes, comme celles qui, au 19ème siècle, entourent encore Tarascon, s’expliquent, tout autant que par les avantages du site, par l’existence de petits noyaux urbains de bourgeois, marchands et artisans, qui chacun, cherchent à « rentrer » leur provision de vin. Ce sont les citadins, tous peu ou prou vignerons, qui en sont les détenteurs et qui, régulièrement, passent les murs de la ville pour entretenir leurs lopins de vigne. Le vin  qu’ils y produisent a comme première vocation celle de ravitailler la ville.

 

 

Le vignoble Tarasconnais sera aussi assez important pour que, à plusieurs reprises, les consuls se soucient de prohiber dans la ville l’introduction de vin étranger.

 

Le fourleau de la ville de Tarascon cote régulièrement le blé, le seigle, le gros millet, le blé noir, l’avoine, le millet menu, l’orge et le caron. Le vin est absent. Il existe cependant dans les archives communales de Tarascon, un registre, sans indication de lieu, mais qui doit concerner un marché proche, où sont cotés régulièrement des vins importés au moins pour le dernier quart du 18ème siècle. Ainsi le juillet 1774, sont notés les prix suivants : Vin de Roussillon, l’uchau (cette mesure vaut à Pamiers 0,495 litre), 3 sols 3 deniers ; Vin dit petit ou de la rivière d’Aude, l’uchau, 2 sols 6 deniers.

La présence de vins de Roussillon et de l’Aude sur un marché proche de Tarascon atteste que le vin est largement consommé au 18ème siècle dans cette région où les rigueurs du climat empêchent une importante production de vin de pays.

 

En 1774, avec 65 arpents de vigne , Tarascon et Ussat se situent dans les dix communautés les plus importantes de la subdélégation de Foix. Ce sont par ordre d’importance : Campagne (200 arpents), Les bordes (200), le Mas-d’Azil (150), Sabarat (150), Foix (109), Les Cabannes (100), Montgaillard (100), Arabaux (60), Banat et Surba (50). Le total de la subdélégation de Foix est de 1418 arpents.

 

 

Un vignoble montagnard de renommée locale.

Le bassin de Tarascon, plus abrité que celui de Foix, lui offre, avec ses terrasses alluviales et les flancs de ses chaînons calcaires, un site très favorable.

Tarascon à 500 m d’altitude, protégé par de hautes montagnes qui brisent les vents et concentrent les rayons solaires sur la vallée, bénéficie d’un climat favorable. On y voit mûrir la figue, la pêche et le raisin à la base de ses escarpements.

D’ailleurs, les habitants de Quié, aux portes de Tarascon, sont tous, déclare-t-on au milieu du 18ème siècle, des laboureurs ou des vignerons.

 

Décorant les coteaux du côté de la fraou et le cône de déjection de la Bessède d’une utile parure, la vigne étendait au loin sa robe de verdure.  Et c’était de loin le terroir viticole le plus important du canton.

C’était l’exception locale et, il avait constitué par excellence le domaine du  vignoble montagnard.

 

La vigne et le vin ont toujours joué un grand rôle dans l’histoire de notre commune, comme en témoigne l’ancien cadastre dit napoléonien, établi (vers 1820-1832). Les traces parcellaires sont encore visibles aujourd’hui du côté  de la ville et du faubourg : rec de Sérou, camp de la Vigno, Pigeonnier, Cabanas, Coujoulet, la Fraou, Roucateil, rec de Seillé, traou de Mandre, Boulié, Pradelet, Pelaouta, bout du Foirail, Safranal, Cantegril, Soulano, la Rivière, Pech, Boulelongue, le Courral, rec de la Fraou, croux de Fouix, la Faurio, camp des jardins et Ste-Quitterie.

Du côté de Sabart au lieu-dit la Guinguette. Dans la plaine de Fournié : Cagnac, Vexanne, Pech de Couilla, Arrigols, st-Roch et Caujolle.

  

En 1651, l’on trouve la vigne du côté de : Mounègre, dessus le Foirail, prad Lombard, chemin tirant à Ussat, Peireguilh, Al Pas (tirant au moulin), métairie de Fourniè, chemin de la Bessède ou Cantogril, croix de Foix, Al Peich (au-dessus de la tour de Mounègre), A Bazeich ou coilh de Bazeich, chemin du vignoble, la croix del peich, recq de Lort, Lafrau , Roc de Lafrau, Cabanas (près du rec de Lafrau), Apeyre Auta (au-dessus des Fontanilhes, Cantogreil, Bollelongue, Safranal (dessous la tour de Mounègre), Trauc de la Mandre, chemmin de l’Hôpital, Al Pradilhes,  Pradelet, A la Cadenne, Planel de la Serre (chemin de Quié), Serre proche de St-Rocq, Moulhaque (plaine de St-Roch), A Larenal, la croix de Foix, Cagnac, vexane du pech de Coulhas, Serles (chemin des vignobles), A la Rigol, Caujolle, Hyère de le Rende, chemin de Quié, Al Caire Fourcq de Quié, plaine de Ste-Quitterie, camp de lort (chemin de Quié), Pech de Carol (proche de Quié) et Layroulle.

 

Au moment de la confection du cadastre de 1830, le hautain régnait presque en maître, notamment dans le bassin de Tarascon.

Ainsi en 1832, on pouvait compter à Tarascon, 8 ha de vignes et 28 ha de hautains, soit 37 ha 35a d'espace viticole (37 ha en 1882), pour 244 ha de labourables, 9 ha de jardins, 30 ha de prés, 80 ha de pâtures, 97 ha de bois, 71 ha de broussailles…

Ces 37 ha ont fournit un peu de vin, mais en totalité destiné à la consommation locale. Le rendement moyen sera, en 1882, de 6hl /ha  alors qu’une année moyenne est de 15hl/ha.

 

Dans le canton de Tarascon en 1852, on comptait un peut plus de 228 hectares de pieds de vigne (dont 474 hectares de pommes de terre) pour une production de 2566 hectolitres de vin rouge. L’année ordinaire un peut plus de 2509 hectolitres.

 

 

« La bigno de montagno, un an de bi et set ans ramou »

En effet, le raisin, quand la vigne en produit, ne mûrit presque jamais correctement, et, il est à peine besoin d’insister sur l’aspect défavorable du milieu climatique. En fait, ces anciens cépages : les Durasé, le Mourastel, raisin noir de Foix, les Picquepoul, les Mauzac, etc. ; étaient presque tous des variétés tardives et mûrissait comme il le pouvait au cours de l’arrière saison.

 

Ces cultures sont souvent marginales, et n’assurent pas l’autosuffisance de l’importante population de Tarascon ( 1675 habitants en 1836), pareil pour les nombreux habitants des montagnes ariégeoises. Et aussi, l’été ou pour les cabarets et les jours de fête, il fallait faire appel aux vins de l’extérieur. Car, le montagnard Ariégeois, si misérable fût-il, était , en effet, un buveur de vin. Les vins noirs du Roussillon étaient par excellence le vin des forgeurs.

 

Les plus mauvaises terres consacrées à la vigne

Les vignes qui tapissent les flancs ensoleillés, du côté de La Frau, Pradelet, Cantegril… et du cône de déjection du ruisseau de la Bessède, étaient situées sur d’étroites terrasses. Les innombrables gradins (aujourd’hui en grande partie urbanisés ou domaine de la broussaille) sont coupés de petites murettes qui non seulement retiennent les terres, mais procurent aux vignes les avantages de la réverbération. Chaque gradin est occupé par une, voir deux à trois lignes de ceps, soutenues parfois par des treillages horizontaux, situés à 0,80cm , 0,90cm et 1 mètre au dessus du sol.

Le sol compte peu : en fait, ce sont souvent les plus mauvaises terres que l’on destine à la vigne.

 

En bordure de l’Ariège, sur les terres alluviales et proche de la ville même, entre les jardins, on y trouve les ceps de vignes en hautains qui grimpent parfois à la hauteur de 2m50 à 3 mètres, appuyés parfois sur des érables qui leur servent de tuteurs ou, associés dans les vergers au cerisier, au pêchers, au prunier ou au pommier, ainsi que les noyers et châtaigniers.

On plante ces hautains à quatre ou six mètres l’un de l’autre. Ainsi éloignés et élevés, ils ne sont d’aucun obstacle pour laisser labourer les champs qui les nourrissent et les cultures accessoires de blé, de pommes de terre, de gros millet, de maïs, de seigle, de haricots, etc…

Cette forme de culture résiste mieux aux contraintes du climat local, aux gelés tardives et à l’humidité des sols.

C’est aussi le mode de culture des terroirs agricoles exigus, des petits paysans/artisans et marchand/bourgeois désireux de faire « un peu de tout » sur leurs quelques parcelles.

 

Quoi qu’il en soit, la fonte des neiges, époque de la taille de la vigne, est aussi celle où on la plante.

On défonce le sol, et, à l’aide du plantoir, on y fixe les chapons (bouture ou crossettes), qu’on entoure de fumier.

Chaque année, la bêche enlève les plantes parasites, et le jeune cep se couvre de raisins (en principe) dès la troisième.

Dès le 15 août, la chaleur n’est plus régulière, les nuits deviennent froides ; pour peu que septembre et octobre soient pluvieux, le raisin ne peut plus mûrir. Ne parlons pas des méfaits de la grêle.

 

Les vendanges se font traditionnellement à la mi-octobre. Le fruit écrasé, jeté dans la cuve et soumis pendant un mois à la fermentation, donne la très bonne année 15 hectolitres de vin par hectare.

 

Un produit médiocre, la « piquette »

 

Si, d’après Dardenne : « c’est une boisson que le paysan aime passionnément », la qualité du vin local n’a jamais manqué de frapper le palais des voyageurs pyrénéiste de passage. Un dicton affirmait du « vinaigre bleu » de Foix qu’il fallait le boire à quatre : un pour avaler et trois pour retenir.

 

Selon Etienne François Dralet, on trouve en 1813 : « …des vignobles jusqu’aux environs des villages les plus élevés de montagnes et les habitants en relèvent un vin sans force et sans agréments qu’ils réservent pour abreuver les ouvriers dans les temps des travaux ».

 

Mais, nul doute , que la qualité des breuvages obtenus à partir de ces pieds de vignes, essentiellement des hautains, dont la médiocrité est proverbiale devait être exécrable.

Une enquête de 1788, révèle qu ce vin ne se conserve pas plus d’un an et n’aime pas le transport. D’ailleurs « les habitants de nos montagnes sont les seuls qui puissent le boire » dit-on en 1829. Souvent, on ne pouvait consommer ces vins malsains et facilement corruptibles qu’en les coupants avec des vins du Roussillon ou du Haut Languedoc.

 

Dralet, nous informe, qu’il arrive « … que le vin que l’on fait avec ces raisins (hautain) est toujours âpre, vert et généralement d’assez mauvaise qualité, malgré cela il y a des particuliers qui, après avoir retiré le vin de la cuve, font jeter de l ‘eau sur le marc pour faire ce qu’ils appellent du second vin. Mais le premier n’est presque pas potable, qu’on juge du second. Ni l’un ni l’autre ne sont salutaires et si l’on en fait trop fréquent usage, ils procurent souvent des coliques douloureuses et très vives ».

 

D’après Alzieu de Les Cabannes : « ...l’hectolitre se vend au prix de quinze francs, (10 francs 98 centimes en 1852) … et procurent peut-être, par leur acidité, quelque maladie de plus au canton».

 

Si à Tarascon on produit du vin rouge et du claret, le vin médiéval par excellence, on signale, en 1866, un vin blanc, qu’on obtient à partir de vignes situées sur des terres contenant des pierres à fusil. Ce vin blanc est jugé « comme pétillant et de qualité passable ». D’ailleurs, c’est peut-être ce même vin blanc qui fut servi en 1578 au roi de Navarre, futur Henri IV, lors de son passage à Tarascon.

 

Depuis la terrible année de 1789 qui vit périr par le froid pratiquement les 6896 ha de vignes du futur département de l’Ariège , on a énormément planté, le nombre d’hectares de vigne passa en 1829 à 7233 ha.

 

L’activité viticole pris dans le département de plus en plus d’importance de 1830 à 1879 (12 568 ha en 1848, 11 734 hectares en 1866) : elle s’impose sans difficulté au sein d’une région déjà agricole.

A cette ascension lui succéda la crise due au phylloxéra. Bien qu’apparu en France en 1865, ce minuscule mais dramatique puceron, venu d’Amérique, n’atteindra le vignoble ariégeois qu’en 1879, pour pratiquement l’anéantir au début du 20ème  siècle.

Si la polyculture était la règle, l’Ariège ne comptait plus que 5 260 hectares de vignes, selon la statistique agricole de 1914 .

 

En 1936, après, plusieurs campagnes d’arrachages on trouve encore 159 hectares complantés en vignes dans le canton de Tarascon, 968 ha à Pamiers, 258 ha à Foix, 292 ha à Mirepoix, 53 ha aux Cabannes…

 

En 1956, le département de l’Ariège comprend 342 communes, dont 121 ne sont pas ou plus viticole.

 
A La même période à Tarascon, on compte 11 exploitants pour 11 parcelles de vignes dont 10 pour un total de 1ha 01. 46 et 1 parcelle de 1ha 14. 70, soit au total une contenance de 2ha16a16ca pour une consommation exclusivement familiale.

 

On continuera de planter dans la commune jusqu’au début des années 1960 : 0ha 11a 50ca en 1914, de 1925 à 29 (83ares), de 1945 à 1949 (10a69ca), de 1950 à 1954 (42a30ca).

 

En 1958 les différents cépages, en proportions très variables, que l’on trouve dans la commune de Tarascon sont pour la plus grande superficie : le Grand Noir de la Calmette (0ha 78.41), l’Alicante Bouchet (0ha 43.81), Clairette Blanche (0ha 32.30), Merille (0ha 13.90) puis  Seibel 4643, Hybrides divers de cuve, Seibel 5455, Aramon Noir, Seibel 11803, Seyve Villard 18315, et enfin le Chasselas blanc.

 

Adieu, pressoir, tonneaux et comportes !

Longtemps une véritable vie viticole anima la capitale du Sabartès. Chaque habitant possédait sa vaisselle vinaire : tonneaux… qui était relativement importante à la lecture de l’inventaire de biens d’un marchand de Tarascon en 1544. Dans les délibérations municipales l’on trouve aussi une série de règlements urbains concernant la vigne, contre les maraudeurs, les chiens errants, les chèvres et le gros bétail.

Le vignoble Tarasconnais, comme ceux des communautés rurales, était soumis à la servitude des bans de vendanges. La date des vendanges, fixée par l’administration municipale, varie suivant les événements et l’état de maturité des raisins , par exemple : le 9 octobre 1709 à cause du pillage par les gens de guerre, le samedi 12 novembre 1743 au quartier appelé les vignasses et le lundi après par tout ailleurs ; le 25 octobre 1813 et jours suivants, mais les treilles des jardins clos pourront être vendangées au gré des propriétaires.

 

La crise du phylloxéra constitue une véritable rupture dans l’histoire viticole de nos montagnes.

C’est le début du déclin. La plupart des petits propriétaires, après avoir lutté quelques temps contre le phylloxéra se sont fatigués de travailler des vignes de cépages traditionnels qui ne leur donnaient que des récoltes de plus en plus faibles et de qualité de plus en plus médiocre. Il se sont mis à arracher les vignes sans les remplacer, laissant en friches les pentes trop raides, inaccessibles à l’emploi de la traction animale.

 

L’accumulation de facteurs défavorables tels que la Première Guerre Mondiale, l’industrialisation et l’exode rural ne permettront pas la réimplantation immédiate des vignobles ariégeois à la suite de cette crise qui a affaibli les viticulteurs moralement et financièrement.

 

Comme bien d’autres populations méridionales, les Tarasconnais ont toujours eut le désir et la fierté de produire leur vin eux-mêmes. Si le vin n’était pas un produit d’importance vitale, c’était en quelque sorte aux yeux de ces populations souvent misérables, un produit de civilisation.

Selon Michel Prat , « les vendanges ont toujours été perçues, indissolublement, comme travail et fête (..) ».

 

Si l’histoire vinicole ariégeoise a bien failli s’achever au début des années 1950 (3 087 ha en 1958), pour n’atteindre que quelques hectares en 1990, cette activité est aujourd’hui inexistante à Tarascon. Il reste d’ailleurs peu de traces de son ancien vignoble, l’urbanisation en est aussi responsable.

 

Tarascon à certainement perdu à jamais  son ancien et important vignoble. Mais, si aujourd’hui, on n’entend plus le cri des vendanges qui monte du pressoir voisin; voilà qu’en 1998, une poignée de producteurs ont trouvé l’énergie de relancer, en quelques années, cette économie viticole dans certaines localités de la basse Ariège.

Un nouveau vin est né : le vin ariégeois, millésime 2001 sera baptisé « Renaissance ». Il n’a de chances de durer qu’en persévérant dans l’excellent. Tout ce petit monde cultive, que 42 hectares ! … et produit 220.000 bouteilles.

 

Et si, « la qualité est souveraine face à la quantité », on peut dire que l’Ariège est redevenu un département viticole dans les listings européens.

 

 

 

Pour concilier plaisir du vin et de la montagne,

goûtez à l'ivresse des cimes et gare au mal des montagnes.

.

 

Robert-Félix VICENTE

 

 


 

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé . A  consommer avec modération.

 

     quoique consacrée au vin cette étude peut être complétée sans modération

 

            Dicton populaire du canton de Tarascon :

  Qui terre de montagne laboure, un an rit et sept ans pleure !

  Vigne grêlée, vigne vendangée.

 

CICERON

   « Les hommes sont comme les vins ; avec le temps, les bons s’améliorent
    et les mauvais s’aigrissent ». 
 

 

 

 

 

 

Sources bibliographiques :

* Pierre DARDENNE, L’Ariège au temps de Napoléon ou essai sur la statistique du département de l’Ariège entre 1802-1805.

 

* Etienne François DRALET, Description des Pyrénées considérée spécialement sous le rapport de la géologie, de l’économie politique, rurale et forestière, de l’économie et du commerce, Paris, 1813.

 

* Pierre SUBRA, la culture de la vigne dans les arrondissements de Foix et Pamiers, pp. 232-253.

 

* Michel CHEVALIER, la vie humaine dans les Pyrénées Ariégeoises, Foix, Milan Résonances, 1994.

 

Sources archives de l'Ariège :

* AD09 – 12 M 79, Enquêtes sur le vignoble, 1829-1913

 

* AD09 – 12 M 87, carte viticole de l’Ariège en 1880.

 

* AD09 – 12 M 118, Statistique agricole quinquennale. Enquête de 1852.

 

* AD09 – 12 M 120/1, Statistique agricole décennale. Enquête de 1882.

 

* AD09 – 1 C 66

 

* AD09 – 1 C 19, Enquête agricole de 1773.

 

* AD09 – 4° 172, Recensement général du vignoble – Cadastre viticole 1956 - 1958.

 

* AD09 – 1 Per 3, Pierre SALIES, Quand le route du vin passait par l’Ariège, 1983.

 

* AD09 – 1 Per 3, Georges FRÊCHE, Mercuriales du Pays de Foix,  1969.

 

* AD09 – 1 Per 4, To 24,  Michel CHEVALIER, la vigne et le vin dans l’économie ancienne des

              Pyrénées Ariégeoises , 1953.

 

* AD09 – ZO 906, Notice sur le département de l’Ariège, 1866.

 

* AD09 – 5 E 723, Afferme du droit d’aide, 1696.

 

* AD09 – 5 E 840, Dommages causés par la grêle sur les cultures et les vignes, 1745.

 

* AD09 – 5 E 822, Pièce de terre plantée en hautin , 1733.

 

* AD09 – 135 EDT GG 1, Vendange miraculeuse, 1638.

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